Pourquoi donc lorsqu’on pense au musée, on pense au passé ? Peut-être est-ce dû aux Muses ou bien aux musées égyptiens, étrusques ou romains? Quand on pense à ces peuples, on y pense de manière opaque, dans leur époque lointaine et non dans le « vrai » temps de leur connaissance : l’archéologie est l’un des secteurs les plus modernes et informatisés de la recherche dans les sciences humaines. Quelques gestes romantiques ou intuitions visionnaires y sont encore admis, mais ensuite la stratigraphie informatisée est appliquée et l’interprétation s’effectuera seulement sur cette base.
Le fait de collectionner est un phénomène relativement récent et pour certaines typologies (objets des personnes communes, cartes téléphoniques, « antiquités modernes »), est en permanente mutation.
L’ICOM (International Council of Museums ou encore Conseil International des Musées) est une organisation non gouvernementale qui entretient des relations formelles avec l’UNESCO. Elle tire son origine des musées de la science et des musées de la civilisation archéologiques et ethnographiques, qui n’ont pas plus de 150 ans et qui révisent continuellement les formes communicatives et les technologies multimédiales.
Dans ce sens, il n’y a rien de plus actuel, postmoderne, néotechnologique que le musée si on l’entend au moins comme un moyen de communication de masse lié à la scolarisation diffuse, à l’augmentation du tourisme culturel et à la demande sociale de racines et d’identité territoriale, à construire et à représenter.
« Si je dois imaginer le monde global », explique Mr. Clemente un ancien professeur d’anthropologie à l’Université de Florence, « je peux commencer avec internet et la télévision, mais je peux aussi commencer par un musée, non seulement parce qu’on le retrouve sur internet mais aussi parce que celui-ci fait l’objet de voyages internationaux « package », de reproductions et de souvenirs qui, de leur espace, se dispersent dans le monde ».
Le musée aujourd’hui est une institution culturelle capable d’initiative et d’exécuter un rôle d’éducateur, de former à la sensibilité, à la connaissance, de sauver le futur du passé et le passé du futur. Le musée aujourd’hui est (ou voudrait être) un « gramscien », « organisateur de culture », enraciné dans la société civile.
Le musée contemporain est donc en mouvement vers le futur : le passé est un des objets principaux sur lesquels il travaille pour produire des images qui construisent l’imagination de demain.
© Melissa Pignatelli, traduction Flavia Fumagalli
À lire: Le rôle des musées dans l’éducation, document UNESCO, 1947
Le musée explique le présent c’est un résumé du passé sur un sujet c’est aussi ce que j’essaye de faire via mon blog