L’ombre du cyprès du Jardin des Giusti de Vérone a accueilli l’écrivain allemand Goethe qui, au cours d’un voyage de Vérone à Venise s’était arrêté sous son ombre à observer la vie fervente de la maison des Comtes Giusti.
« Le Jardin des Giusti est admirablement situé, et des cyprès de la plus grande dimension y élèvent dans les airs leurs branches en forme pyramidale. En donnant cette forme aux ifs, nos jardiniers du nord ont voulu sans doute imiter cette prodigieuse production de la nature. Un arbre, dont toutes les branches semblent se diriger vers le ciel, et qui compte trois cent ans d’existence, inspire le respect. C’est l’âge de celui-ci si l’on se reporte au temps où ce jardin a été planté. » écrit Goethe à Vérone, le 17 septembre 1786.
Florentins, Gibelins, les Giusti se transférèrent à Vérone au début du XIVème siècle, et vers la moitié du XVème siècle, ils firent restructurer le jardin par des experts de Boboli à Florence obtenant ainsi un jardin à l’Italienne extrêmement raffiné.
Contrairement à tous les autres jardins de ville, dans lesquels la maison patronale se trouve au sommet d’une colline, et le jardin s’étend sur sa pente, le jardin des Giusti est pensé en sens inverse. Le palais est en bas et le jardin grimpe sur la colline. Le jardin du Palais Giusti devient ainsi un des lieux les plus connus de la ville. Vérone, pour démontrer sa satisfaction, attribua aux Comtes Giusti l’appellatif de « Giusti del Giardino » , les Giusti du Jardin, comme nom de famille.
De nos jours, le cyprès de Goethe est toujours en bon état et est l’objet des soins particuliers de Nicolo et Alessandra Giusti del Giardino, qui, aujourd’hui encore accueillent volontiers, tous les jours, des visiteurs dans leur jardin.